L’entrepreneuriat numérique était au centre des débats au Synapse Center ce 22 septembre. De jeunes entrepreneurs ont également été conviés pour échanger sur la question et les potentiels qui peuvent en être tirés..
La population est majoritairement constituée de jeunes (très connectés d’ailleurs) et cette frange de la population est durement frappée par le chômage (22% au premier trimestre de 2017 selon l’ANSD). Selon Rokhaya Solange Ndir, responsable des relations avec l’écosystème numérique dans une entreprise de téléphonie mobile, estime que le monde numérique est une aubaine car il est non seulement transversal, mais peut créer des milliers d’emplois. En effet, le Sénégal se donne comme objectif de créer 35 000 emplois dans à l’horizon 2025 grâce à son programme Sénégal numérique.
Si au Sénégal, le poids d’internet au PIB (I-PIB) est de 10%, Rokhaya Solange Ndir estime que beaucoup de choses restent à faire dans l’entrepreneuriat numérique. Selon elle, les pays anglophones sont les principaux bénéficiaires des fonds d’investissement du continent. « Les Kenyans et les Nigérians sont les plus sélectionnés », affirme-t-elle. Elle estime que les jeunes sénégalais manquent d’audace contrairement aux jeunes pays anglophones. « Les jeunes anglophones rêvent grands, ils veulent devenir des Steve Jobs », explique-t-elle. Elle a appelé les jeunes à se libérer de leur carcan et à se projeter avant d’être plus créatif.
En effet, des programmes financés par des bailleurs de fonds sont proposés sur le continent pour accompagner les jeunes qui veulent se lancer dans le numérique. A côté de ces programmes, on note également des fonds d’investissements qui veulent soutenir et accompagner des start up dans le domaine numérique.
Cependant, Abdoulaye Dabo pense quant à lui que la lourdeur de la bureaucratie sénégalaise et le manque de communication de la part des fonds d’investissement sont un frein à l’entrepreneuriat numérique. « Les anglophones sont plus pragmatiques parce qu’au Sénégal quand on te demande un business plan on s’attend à un livre » , ironise-t-il, « alors que chez les anglophones on ne dépasse pas 4 pages ».
Mme Ndir révèlent que la plupart des femmes manquent de confiance et hésitent à lancer leur projet. D’ailleurs, c’est la raison du lancement du prix “Linguère digital challenge”, afin de récompenser les femmes entrepreneures dans le numérique. Selon elle, les femmes représentent à peine 10% parmi les candidats qui soumettent leur dossier dans les prix classiques.
Ndeye Siré Sagna est une jeune étudiante en communication qui veut se lancer dans le e-commerce. Elle veut se mettre à la vente de tenues traditionnelles sur les réseaux sociaux mais elle hésite et nourrit quelques craintes. « Maintenant je sais que l’on peut se lancer avec le peu de moyens que l’on a », dit-elle, convaincue par le speech de Rokhaya S. Ndir.
Avec 58% de citoyens qui ont accès à internet, l’entrepreneuriat peut se révéler être un tremplin vers l’émergence.
Source: teranganews